Le CyKlop est un artiste urbain emblématique qui transforme le mobilier urbain
qui peuple nos trottoirs en créatures à l’œil unique.
Il mêle poésie, humour et interaction sociale à travers un art accessible, participatif, et en dialogue direct avec le public. Ni monstres ni machines, ces totems urbains peints à la bombe ou au pinceau surgissent là où on ne les attend pas. Un coin de trottoir devient le théâtre d’une exposition à ciel ouvert, un potelet devient sculpture.
Il s’approprie le motif du Cyclope pour proposer une réflexion sur l’anthropomorphisme, la présence de l’art dans le quotidien et la capacité à voir autrement – à travers l’œil du Cyclope. Cette adaptation moderne du mythe participe à l’enracinement des récits fondateurs dans l’imaginaire urbain contemporain, offrant ainsi une passerelle entre l’Antiquité et notre environnement moderne. La fascination pour le Cyclope, créature parfois monstrueuse comme Polyphème dans l’Odyssée d’Homère, est donc pleinement revendiquée par Le CyKlop, dont le travail rend hommage à la portée artistique, symbolique et plastique de la mythologie grecque.
Un clin d’œil mythologique, une touche de jeu, un goût pour l’absurde tendre. Inspiré par les jouets, les créatures légendaires, l’art tribal ou les masques, il repeint la ville non pas pour la dénoncer, mais pour l’émerveiller. Ses interventions, souvent in situ, s’inscrivent dans une tradition de l’art urbain accessible et participatif.
Ses créations privilégient le lien avec le passant, la réappropriation du territoire urbain et la création d’un dialogue poétique avec le réel.
Le CyKlop œuvre sans mur, sans cadre, sans frontières. Il ne signe pas l’espace, il le transforme et propose une lecture ludique et décalée de l’espace public, où l’objet fonctionnel devient œuvre. Il met en avant une imagination active, suggérant des histoires insoupçonnées et prêtant vie à des objets inanimés — un processus qui relève à la fois de la fantaisie urbaine et de la célébration de l’émerveillement enfantin.
Le fantastique, au sens littéraire, repose sur l’intrusion de l’irréel dans le réel, créant un espace intermédiaire où s’installe l’étonnement et l’incertitude. Chez Le CyKlop, cet effet se retrouve dans la façon dont ses personnages cyclopéens semblent surgir de notre environnement quotidien, déstabilisant la perception ordinaire de l’espace public tout en restant accessibles et ludiques — une invitation à voir la ville autrement, sous l’angle de la surprise et du jeu.
Il ne tague pas les murs, il dialogue avec les trottoirs.
Il ne crie pas sur les façades, il chuchote aux passants.
Ses œuvres ne réclament pas l’attention :
elles la gagnent par surprise, par malice, par poésie.